3. Actions de l'Homme sur la biogéographie des camélidés

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A la vue de la répartition des camélidés précités, il apparaît "anormal" d'en trouver dans d'autres régions du globe. La diffusion des camélidés hors d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Afrique, s'explique par des introductions humaines pour l'élevage.
Des essais d'introduction d'alpagas en France et en Espagne (XVIIIème siècle), puis en Australie (milieu du XIXème siècle) semblent avoir été des échecs, d'autant que la diffusion est restée très limitée en raison d'une interdiction d'exporter. Depuis 1980, un certain nombre d'exportations de lamas et d'alpagas ont été pratiquées via le Chili vers les Etats-Unis, où l'effectif est d'environ 15 000 alpagas, vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande...
Les premiers dromadaires australiens ont été importés du Pakistan par les colons européens au milieu du XIXème siècle. Aujourd'hui, une part importante du cheptel camélin introduit, est retourné à l'état sauvage (c'est la féralisation). On estime leur nombre entre 100 000 et 500 000. La présence de camélidés en Australie est exclusivement due à une introduction anthropique.

La répartition des camélidés semble bien définie ; néanmoins certaines incertitudes subsistent. A la suite de la glaciation du Pliocène, le foyer d'expansion des camélidés en Amérique du Nord a disparu. Or, la découverte d'ossements d'un grand camélidé (Camelops hesternus ) aux allures de dromadaire, datant de 11 000 ans, montre une recolonisation de cette aire. On pourrait donc penser que cet animal, à partir du foyer d'Asie, est reparti vers l'Amérique du Nord en passant par l'isthme de Béring pendant une période glaciaire. La deuxième hypothèse qu'on pourrait avancer serait une non-extinction radicale du foyer originel : Camelops hesternus aurait résisté jusqu'à -10 000ans. Cette hypothèse semble moins probable que la première, du fait de la ressemblance morphologique marquante avec le dromadaire.
Il semblerait que la famille des camélidés soit peu disparate du point de vue génétique. En effet, les hybridations au sein du genre Camelus sont très banales en Asie. Une hybridation entre les genres Lama et Camelus a pu être réalisée. Même si ces animaux évoluent dans des aires biogéographiques différentes, les croisements sont encore réalisables entre eux. En effet, cela est possible car lama et dromadaire ont le même nombre de chromosomes et qu'ils ont conservé, en dépit de cet éloignement géographique et historique, une conservation remarquable des capacités de reproduction croisée.

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