CAMELAC, une laiterie pour les nomades
(juillet 2002)

Page 1/3Page suivante

Le lait de chamelle est un produit fortement identitaire. Au Niger, les touaregs, les toubous, les arabes en sont de grands amateurs. Mais en règle générale, le lait de chamelle ne se vend pas. C'est un produit offert à l'hôte de passage, un produit que l'on partage avec les plus démunis ou que l'on donne aux membres de la famille vivant en ville. Pourtant, la demande urbaine croissant, le souci d'avoir accès à un produit de qualité de façon régulière légitime un changement de comportement. C'est sur ces bases qu'en Mauritanie, l'entreprise Tiviski a mis en place la " Laitière de Mauritanie " qui, à Nouakchott, draine un bassin laitier allant jusqu'au fleuve Sénégal et dans lequel le lait de chamelle représente une part très importante. S'appuyant sur l'exemple de la Mauritanie, une laiterie consacrée au traitement du lait de chamelle (CAMELAC) s'est installée à Agadez sous la responsabilité d'un opérateur privé appuyé par une ONG nigérienne (KARKARA) et la coopération française. Grande originalité de cette initiative, la laiterie d'Agadez draine un bassin laitier où prédomine une population touareg mobile.

Un dispositif de collecte adapté à la mobilité des éleveurs

CAMELAC en est à ses débuts et ne traite guère plus d'une centaine de litres par jour. La collecte s'organise en deux tournées par jour dans les campements situés au sud d'Agadez (le matin) et à l'ouest (le soir), dans un rayon de 80 km environ.


(Photo B. Faye)

Habituellement, le lait est stocké dans des récipients traditionnels de type calebasse comme sur la photo ci contre. Les exigences hygiéniques ont conduit à opter pour un matériel moins "authentique" mais plus facile à nettoyer. La laiterie distribue donc aux producteurs un bidon de plastique individuel.

(Photo B. Faye)

Après la traite dans le campement d'Abora, le lait recueilli dans un récipient métallique est partagé entre la partie auto-consommée par la famille et la partie commercialisée. Cette partie est versée dans un récipient doseur, puis dans des bidons de plastique vert ou bleu.
Ce sont les femmes qui en général gèrent les manipulations du lait de chamelle. Un tamis est parfois placé sur l'ouverture des bidons pour procéder à une première filtration du lait. Tout ce matériel est fourni par la laiterie. L'entretien ainsi que le nettoyage de ce petit matériel (filtre, récipient doseur) est assuré par les producteurs.

(Photo B. Faye)

La quantité de lait livré est notée sur une fiche individuelle et le paiement du lait se fait à intervalle régulier (en général deux fois par mois). Certains producteurs ont ainsi obtenu un revenu tiré exclusivement du lait des chamelles, de l'ordre de 90 000 Fcfa par mois, tout en s'assurant une trésorerie régulière.

 

Page 1/3 Page suivante

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
Informations légales © Copyright Cirad 2001 - camel@cirad.fr