Le chameau de la mer Caspienne
(octobre 2005)

Chameaux de Bactriane Pervomaisqi
Chameaux de Bactriane,
Kazakhstan (2004)
(Photo B. Faye)

Autour de la mer Caspienne, le chameau de Bactriane est largement présent. La ville d'Atyrau au Kazakhstan, capitale d'une région qui recouvre toute la partie nord et nord-est de la plus grande des mers intérieures, est située au bord de l'Oural qui a donné son nom à l'une des races du chameau Kazakh (Uralobukeevskii). Sur le territoire de cette région, on trouve 25 % du cheptel camelin kazakh. Il est vrai que la zone est constituée essentiellement de déserts ou de steppes arides où 85 % des plantes sont des broussailles de faible valeur alimentaire ne pouvant être valorisées que par un animal comme le chameau de Bactriane.

L'élevage du chameau est une activité traditionnelle de cette partie du Kazakhstan, autant pour ses productions (le lait bien que la production soit plus faible que celle du dromadaire, la viande, très appréciée par les ruraux, et surtout la laine, le chameau produisant en ces régions très froides l'hiver, une toison abondante pouvant dépasser les 5 kg par animal. Les activités de transport (selle ou bât) restent limitées mais ne sont pas à négliger. A l'heure actuelle, 88 % des chameaux sont élevées dans des fermes privées. La production régionale est estimée à 1 500 tonnes de viande, 1 800 tonnes de lait et 70 tonnes de laine (données fournies par le Dr. Irzagaliev, de la Direction régionale de l'agriculture à Atyrau).

Le chameau est un animal rustique. De ce fait, il n'est pas utile de construire des bâtiments pour le protéger des intempéries. Il résiste au froid comme à la chaleur, à la neige et au vent. Les quelques bâtiments d'élevage rencontrés dans la région sont sommaires. Il existe également des élevages dits " de race pure " gérés par les services administratifs de l'état en vue d'améliorer la race et les performances zootechniques par une sélection appropriée. Dans ces fermes, les animaux mal conformés ou peu productifs sont systématiquement éliminés de la reproduction, et les méthodes d'élevage tendent à être rationalisées au maximum pour améliorer la productivité et la profitabilité de cet élevage. Certaines fermes pratiquent l'hybridation avec les dromadaires pour augmenter la production laitière, notamment là où la production de lait fermenté (shubat) fait l'objet d'une demande importante.

Le chameau de Bactriane a une faible productivité laitière en dépit d'une lactation assez longue (de 12 à 18 mois). En hiver, la production ne dépasse guère 2,5 à 3 litres par jour. En été-automne, la production quotidienne ne dépasse guère les 2 litres. C'est au printemps que s'observent des pics de production. Les meilleures laitières peuvent donner 1 000 litres par an, soit 2 à 3 fois moins qu'un dromadaire Arvana en moyenne. Mais le Bactriane est bien le seul à résister à des températures de -20°C, voire moins pendant l'hiver et à +40°C l'été, sans en souffrir particulièrement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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