Les larmes du dromadaire ont des propriétés antibactériennes 
(avril 2014)

Les larmes contiennent généralement une enzyme phospholipase A2 dont les propriétés antibactériennes sont connues. Cet enzyme, présent dans les larmes humaines et dans celles du lapin par exemple, agit contre les infections bactériennes en provoquant la dégradation hydrolytique de la membrane phospholipidique bactérienne. A ce titre, la phospholipase A2 représente une des composantes majeures du système de défense immunitaire de l’œil, capable ainsi de détruire des bactéries gram-positif, voire gram-négatif. Cet enzyme agit en synergie avec une autre enzyme, le lysozyme, présente en abondance par exemple dans le lait de chamelle, mais aussi dans les larmes.

Des chercheurs saoudiens et tunisiens ont purifié ces deux enzymes en question dans des larmes de dromadaire et là, ils ont eu quelques surprises car non seulement la phospholipase cameline associée au lysozyme a présenté une activité antibactérienne notoire contre des souches de staphylocoques pathogènes (ce qui était déjà observé dans les larmes humaines), mais aussi contre Listeria monocytogenes et Staphyloccus epidermidis. Une telle activité antibactérienne sur des germes très pathogènes n’a jamais été observée chez l’homme. Il semble que la présence de ions Calcium Ca++ et dans une moindre mesure Magnésium Mg++ en relative abondance dans les larmes de dromadaire intensifie l’activité antibactérienne.

Le dromadaire, confronté aux agressions récurrentes des vents de sable dont les capacités irritantes sont autant de facteurs de risque des infections oculaires, montre une fois de plus des mécanismes d’adaptation remarquable à l’hostilité du milieu dans lequel il vit...

Les larmes du dromadaire :
une protection contre les bactéries apportées par les vents de sable ?
Photo : B. Faye

 


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