L'alimentation du dromadaire de course 
(janvier 2004)

On ne nourrit pas un dromadaire de la même façon selon qu'il est destiné à l'engraissement, la production laitière ou le travail. Pour la course, l'alimentation relève plus de la diététique sportive que de la zootechnie de base. Que cherche un propriétaire de dromadaires de course ? Tout d'abord une bosse petite (c'est dur de courir avec un sac à dos !!), et une masse musculaire fine conférant à l'animal un profil aérodynamique qui n'est pas sans rappeler celui des chiens lévriers avec un abdomen fin et des pattes allongées. De plus, il faut proposer à notre animal sportif, une ration lui permettant de réaliser un effort intense associant endurance et vitesse : il lui faut donc de l'énergie rapidement utilisable, des protéines de haute qualité et bien sûr des minéraux et des vitamines.

L'énergie

Photo Mahfoud Gasmi
Dromadaires de course à l'entraînement,
E.A.U. (2001)
(Photo B. Faye)

Principal élément de l'effort (d'autant plus important que les contractions musculaires sont rapides) l’énergie est apportée par les glucides et les lipides. Les premiers, rapidement utilisables sont essentiellement mis à profit lors de courses rapides de courte durée. Ils sont donc fournis en priorité lors d'épreuves de vitesse. A l'inverse, pour les courses demandant de l'endurance, on privilégiera des rations riches en lipides qui fournissent de l'énergie pour des efforts plus soutenus.

Les protéines

Pour assurer le renouvellement des fibres musculaires, le dromadaire de course a besoin de protéines de qualité, riche notamment en éléments soufrés (méthionine en particulier). En aucun cas, c'est la quantité qui prime (contrairement à la production laitière). Au contraire, un excès de protéines dans la ration est déconseillé.

Minéraux et vitamines

Un dromadaire de course a besoin d'avoir une bonne musculature sur un squelette fin et solide. D'où l'importance des minéraux jouant un rôle notamment dans le métabolisme osseux, mais également sur le métabolisme musculaire dont on sait qu'il dépend beaucoup de la disponibilité en calcium lors de la contraction musculaire. Une déficience en calcium, mais aussi en phosphore, est un facteur de fragilisation du squelette pouvant conduire à des fractures spontanées lors de courses plus ou moins violentes.
Concernant les éléments-trace, on soulignera le rôle particulier du fer et du cuivre qui entrent dans la composition de la myoglobine et de l'hémoglobine, protéines essentielles des fibres musculaires et des globules rouges qui jouent un rôle dans le transport de l'oxygène lors de l'effort. Le sélénium est un co-facteur d'une enzyme, la glutathion peroxydase (GPx) dont l'action est déterminante pour le maintien de la quantité optimale de globules rouges. Elle neutralise l'action des peroxydes, molécules toxiques qui s'accumulent dans les cellules au cours des métabolismes cellulaires et provoquent leur destruction. Le sélénium est également un élément de la myosine qui intervient dans la contraction musculaire et protège de la dystrophie musculaire. Le sélénium agit généralement en synergie avec la vitamine E qui s'accumule dans les sites où la pression d'oxygène est élevée comme dans les membranes des globules rouges.
La vitamine C dont on sait que le taux est très élevé dans le lait, est nécessaire au métabolisme du fer et à la maturation des globules rouges. De plus, son action anti-stress et antioxydante est très bénéfique pour l'animal. Les vitamines du groupe B sont des co-facteurs du métabolisme des glucides, lipides et protéines et, à ce titre, stimulent le métabolisme général. Les autres vitamines (A et D) sont également fort utiles. Enfin, on déconseille d'abreuver les animaux pendant les 2 jours qui précèdent la course pour éviter de les alourdir.

Photo Mahfoud Gasmi
Distribution d'une ration individuelle quotidienne
d'un dromadaire de course, E.A.U. (2003)
(Photo M. Gasmi)

Un exemple de ration pour un champion :

  • ration de base avec de la luzerne, de l'orge, du maïs, du sorgho
  • ration complémentaire énergétique (dattes, miel)
  • ration complémentaire protéique et lipidique (lait de vache, beurre, œufs)
  • complément minéral et vitaminique


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