Comment détecter les fraudes sur le mélange du lait de différentes espèces ?
(mars 2009)
L’une des questions concernant l’approvisionnement en lait des laiteries est de détecter les fraudes sur l’origine du lait.
En effet, dans beaucoup de pays, le lait de chamelle est payé à un bien meilleur prix que le lait de vache ou de chèvre, et la tentation de
fournir au transformateur un lait de chamelle mélangé à du lait de vache ou de chèvre est grande. Vendre du lait de vache au prix du lait de
chamelle améliore certes les bénéfices du producteur, mais il y a tromperie sur la marchandise aussi bien pour le transformateur que pour le
consommateur. Jusqu’à présent il n’existe pas de kit permettant de détecter de telles fraudes pour le lait de chamelle. Cependant, une équipe
française s’est penchée sur ce dossier avec la laiterie de Nouakchott. On en trouvera ci-dessous un résumé
La proposition s’appuie sur l’utilisation d’un test IDR (Immunodiffusion radiale) L’immunodiffusion radiale est une technique
qui s’applique à tout système antigène-anticorps précipitant. Elle se matérialise par la présence d’un halo de précipitation autour d’un puits
de gélose dans lequel ont été placés des échantillons de lait dilué ou de lactosérum. Ce lait diffuse dans la gélose contenant un antisérum
spécifique contre la protéine bovine, caprine ou ovine à doser. Le diamètre du halo de précipité est directement proportionnel à la concentration
de la protéine dans l'échantillon.
Dans le cas du lait de chamelle, le test IDR est basé sur la détection d’une protéine, l’a-lactalbumine. Il s’agit d’une protéine
soluble résistant bien à la dénaturation thermique, et de ce fait détectable dans les laits traités thermiquement comme dans le lait pasteurisé.
De plus, étant de faible poids moléculaire, sa diffusion est rapide et donc le test peut être lu dès 4 à 6h après le démarrage ce qui permet d’en
interpréter les résultats dans la journée.
Il s’agit d’un test très sensible puisqu’il permet de détecter la présence de seulement 0,1% de lactosérum de vache, de chèvre ou de brebis dans
du lactosérum de chamelle ou bien dans du lait dilué au ½ ou au 1/3 avec une limite de détection de 0,2 et 0,3% respectivement.
Il existe déjà de semblables tests commercialisés en Europe pour détecter l’ajout de lait de vache dans les laits de chèvre
ou de brebis. Pour en savoir plus sur ce produit appelé Cow Test, voir le site www.idbiotech.com.
Photos : Moutons et chameaux (Djibouti) Photo : B. Faye |
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