Quelques problématiques de la recherche en camélologie

Légendaire à bien des égards par ses capacités exceptionnelles d'adaptation à la sécheresse, le dromadaire reste l'animal idéal pour valoriser les maigres ressources végétales des écosystèmes désertiques.

Source de protéines animales de qualité, compagnon du tourisme dans les déserts d'Afrique, d'Asie ou d'Australie, il est aussi un atout déterminant du développement économique de ces contrées. A cette figure emblématique, les émirats consacrent des écuries de luxe, où sont entretenus des animaux sélectionnés pour la course. Quant à l'Australie, elle a vu retourner toute une population de dromadaires à l'état sauvage...

Les effectifs actuels s'élevent à 20 millions dans le monde, dont 6 millions en Somalie (un par habitant !), 5 millions au Maghreb, un million en Inde.

Vers une production intensive...

Traditionnellement, l'élevage du dromadaire est de type extensif. Un mode particulièrement adapté à son rythme lent de production : il ne se reproduit pas avant 3 ans, la gestation dure près de 13 mois, les mises bas s'espacent de 18 mois à 2 ans, la mortalité des jeunes est grande. La longévité est remarquable pour un herbivore, puisque le dromadaire peut vivre jusqu'à 40 ans. Pourtant, l'extrême variabilité de ces données dans des conditions d'élevage traditionnel laissait ouverte la possibilité d'un progrès zootechnique.

En plusieurs endroits du monde se sont développés des systèmes d'élevage qu'on peut qualifier d'intensifs, visant à améliorer les capacités de production de l'animal : élevages laitiers périurbains à Nouakchott, en Mauritanie, ou à Alma-Ata, au Kazakhstan.

L'intensification de l'élevage, la qualité du lait et de la viande font l'objet de recherches : hybridations contrôlées, améliorations du potentiel reproducteur, puis de la survie du chamelon, pathologies de l'adulte et des troupeaux, physiologie.

Quant aux montures sélectionnées pour la course, elles bénéficient des technologies les plus modernes, comme l'insémination artificielle ou le transfert d'embryons...

...ou une réintégration dans des écosystèmes hostiles ?

L'ensauvagement de populations de dromadaires dans le désert australien est un phénomène unique au monde. Les troupeaux féraux font l'objet de recherches éthologiques et écologiques, qui visent à mieux comprendre le comportement de l'espèce dans son milieu, lorsqu'elle est isolée de la pression humaine.

En Australie, les populations férales sont exploitées rationnellement, pour la consommation de viande. Le dromadaire domestique est employé à la randonnée touristique.

 


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