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Métabolisme du sélénium chez le dromadaire (Camelus dromedarius)
SEBOUSSI, R. (2008) Thèse pour obtenir le grade de Docteur du
Centre International d'Etudes Supérieures en Sciences Agronomiques (SupAgro) Montpellier (France); 283 p.
Formation doctorale : Ecosystème
Ecole doctorale : Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences et Environnement (SIBAGHE)
Résumé
Le dromadaire, un pseudo ruminant adapté aux climats arides, dispose de particularités physiologique, biologique
et métabolique qui lui confèrent une légendaire réputation à survivre dans les conditions extrêmes des milieux désertiques
considérées restrictives pour les autres ruminants. Les besoins en minéraux chez le dromadaire, particulièrement en éléments
traces tels que le sélénium, ne sont pas élucidés. La complémentation en sélénium chez cette espèce aux Emirats Arabes Unis
est une pratique quotidienne soit par injection de formes pharmaceutique, mélange minéral commercial et ce pour faire face aux
problèmes de cardiomyopathie souvent attribués à un déficit en sélénium. Cependant, cette complémentation est souvent anarchique
et s’appuie sur les besoins estimés chez les bovins. L’importance croissante des implications du sélénium (Se) en nutrition
animale nécessite pourtant d’approfondir son métabolisme (ingestion, dynamique de stockage-déstockage, excrétion) chez l’espèce
cameline. D’après des études comparatives précédentes concernant les valeurs sériques du sélénium, il apparaît que le dromadaire
exprime un comportement métabolique différent de celui de la vache, d’où la naissance du concept de notre présente étude qui
consiste a explorer le métabolisme du sélénium (différents niveaux d’ingestion, distribution dans les organes, y compris les
poils, excrétions urinaire, fécale et lactée) chez des dromadaires supplémentés avec du sélénium sous sa forme inorganique
(sélénite de sodium). La concentration sérique du sélénium et l’activité enzymatique de la glutathion peroxydase (GSH-Px)
comme indicateurs direct et indirect du statut en sélénium chez l’animal, ont été déterminés dans une série d’expérimentations
tenant compte de différents états physiologiques de la chamelle (non gestante, gravide, mise bas et lactation), chez le chamelon
nouveau-né et non-sevré, et chez des jeunes animaux supplémentés à des doses potentiellement toxiques (jusqu’à 16 mg de Se/jour).
Parallèlement d’autres paramètres biochimique, hématologique, minéraux, ainsi que la vitamine E ont été aussi analysés pour
étudier l’effet de la supplémentation en sélénium sur ces paramètres. Au total 5 expérimentations ont été menées permettant
d’analyser: (i) les facteurs de variation (sexe, âge, race et état physiologique) de la teneur en sélénium chez des animaux
non complémentés, (ii) l’effet d'une complémentation modérée (0, 2 et 4 mg/j) en sélénium sur le statut sélénique de chamelles
non gestantes, non lactantes, (iii) l’effet d’une complémentation modérée en sélénium (0 et 2 mg/j) sur des chamelles en fin
de gestation et en début de lactation ainsi que sur ses produits (chamelon jusqu’à 3 mois), (iv) l’effet de la supplémentation
élevée en sélénium (2, 4 et 8 mg/j) sur le statut sélénique de chamelons de 2 ans, (v), la tolérance au sélénium de chamelons
sevrés de 2 ans (8, 12 et 16 mg/j). Nous avons ainsi étudié la possibilité d’éviter la forme congénitale de myopathie en
apportant du Se à la mère au dernier tiers de gestation, notamment pour une progéniture destinée à la course où le muscle
cardiaque est facteur limitant. L’intoxication clinique a été rarement décrite chez le dromadaire, mais dans les travaux
présentés ici, l’apport continu en Se s’est traduit par un tableau pathognomonique traduisant une sélénose de type chronique.
L’ensemble de ces travaux a permis de proposer des recommandations pratiques de complémentation pour une espèce qui s’avère
au final relativement sensible à un apport excessif à des teneurs plus faibles que chez les bovins. Le taux sérique de Se
maximal été de 638.7 ng/ml chez les femelles gestantes avec une concentration de 273.2 ±48.0 ng/ml chez les nouveaux-nés,
cependant une concentration de 302±94.60 ng/ml dans le colostrum et 167.1±97.3 ng/ml dans le lait ont été noté.
Mots-clés : Dromadaire, sélénium, GSH, Px, vitamine E, métabolisme, intoxication.
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