L’insuline dans le lait de chamelle : quel mécanisme d’action ? nouveau

On sait que le diabète sucré est un grand problème de santé à l’échelle mondiale. À l'heure actuelle, le traitement du diabète de type II (non-insulinodépendant), outre un régime diminuant l’apport de sucre dans l’aliment, comprend divers médicaments antidiabétiques qui permettent d’améliorer la régulation de la glycémie, mais peuvent avoir plusieurs conséquences négatives pour les patients. Chez les diabétiques insulino-dépendants, l’utilisation de l’insuline conventionnelle peut être associée à des défauts multiples tels que l'hyperinsulinémie, la douleur et l'inconfort. Aussi, la consommation régulière de lait de chamelle est-elle préconisée dans plusieurs pays pour mieux réguler la glycémie des patients sans provoquer d’effets secondaires. Mais quels pourraient être les mécanismes sous-jacents à cet effet « régulateur » ? L’insuline présente dans le lait de chamelle a un poids moléculaire plus faible que la plupart des autres insulines et imite en conséquence l'interaction de l'insuline avec les récepteurs cellulaires. Elle serait donc plus efficace en termes de bio-activité. Les consommateurs réguliers de lait de chamelle seraient moins atteints par le diabète et les diabétiques consommant régulièrement ce lait allègeraient significativement les risques histopathologiques dues au diabète. Il apparait notamment que l’insuline de chameau affecte positivement les enzymes et les protéines d'une importance vitale pour les systèmes cardiovasculaire et hépatorénale. L'insuline caméline contrôlerait ainsi le transfert du gène de la carboxykinase phospho-enol-pyruvate (PEPCK) au cours de la gluconéogenèse, et jouerait le rôle essentiel dans la régularisation de la pyruvate-kinase, des acide-gras synthases, de la glucose-transferase, de la carnitine palmitoyl-transferase, et des substrats des récepteurs d'insuline. Par rapport au lait de vache, le lait de chamelle contiendrait plus de zinc qui joue un rôle clé dans l'activité sécrétrice des îlots de Langerhans du pancréas. Par ailleurs, l'insuline du lait de chamelle est emballée dans des nanoparticules qui lui permettent de passer à travers l'estomac et peuvent entrer directement dans le système circulatoire. Elle inhibe également l'élévation des hormones, des niveaux de TNF-et-TGF-1 qui sont produit en réponse au diabète. Cependant, les effets bénéfiques du lait de chamelle pourraient être annihilés par le traitement thermique du lait du fait de la dénaturation physique des protéines. Reste donc à montrer la permanence des effets avec des produits transformés. Utiliser le lait de chamelle comme un « alicament » nécessite probablement des essais cliniques à partir des produits transformés car l’accès au produit frais demeure problématique pour la plupart des consommateurs.

Photo : B. Faye
La consommation régulière de lait de chamelle frais
améliore la régulation glycémique des diabétiques
Photo : B. Faye

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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