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Des chameaux au Botswana
(janvier 2020)
En Afrique, le dromadaire occupe les zones arides
du nord du continent. Pourtant l’Afrique australe détient
quelques têtes autour des régions arides du désert du Kalahari.
C’est ainsi que la Namibie déclare officiellement une petite
population de 90 dromadaires sur son territoire (source FAOstat,
2019). Le Botswana voisin est absent de la liste officielle des
pays possédant des camélidés. Pourtant, une publication récente
(Seifu, E., Madibela, O. R. and Teketay, D. (2019). Camels
in Botswana: Herd dynamics and future development
implications. Botswana Journal of Agriculture and Applied
Sciences 13 (1), 12-25) rapporte qu’il existe un cheptel
camelin dans ce pays. Ce cheptel camelin existe pourtant depuis
longtemps dans le pays, puisque les premières importations
datent du début du 20éme siècle (en provenance d’Afrique du
Sud). L’objectif de ces importations étaient essentiellement de
procurer des animaux de selle pour les patrouilles de police
dans l’erg de Kgalagadi et pour le transport postal ! Les forces
de police de cette région très désertique les ont utilisés pour
la monte sellée jusqu’en 2001. Par la suite, ils ont été
distribués aux communautés locales avec l’intention de
développer une industrie touristique basée sur le safari à dos
de chameau. C’est ainsi qu’ils ont constitué le cheptel du
Tsabong Camel Park (TCP) situé dans le sud du pays à la
frontière sud-africaine. Le TCP possède en effet 370
dromadaires, utilisés essentiellement pour le tourisme dans le
cadre des activités du parc. Pourtant les auteurs de l’article
cité plus haut insistent sur le potentiel que représente ce
cheptel pour la production de lait qui pourrait être aisément
écoulé auprès des visiteurs du Parc. La production de viande de
chameau pourrait être aussi une forme de valorisation
potentielle, notamment pour mettre sur le marché les mâles en
surplus. De nombreuses recommandations sont faites par les
auteurs de ce texte pour améliorer cet élevage de l’autre côté
du continent. En tout cas, ce petit cheptel témoigne d’une
certaine manière de l’expansion géographique de l’espèce
cameline au-delà de ses lieux traditionnels d’élevage.
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Photo E. Seifu
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