Autisme et lait de chamelle, une piste surprenante
(octobre 2011)
Des parents d’enfants autistes ont observé que le lait de chamelle était bénéfique pour améliorer le comportement de
leurs enfants. De là, est partie l’idée de comprendre quel pouvait être le mécanisme favorable. Des chercheurs israéliens ont rappelé que
l’autisme était probablement une maladie auto-immune, touchant la synthèse d’une enzyme intestinale responsable de la formation d’acides
aminés à partir de protéines du lait. En l’absence de cette enzyme intestinale, la protéolyse des caséines (en particulier la beta-caséine)
et de la beta-lactaglobuline conduit à la synthèse d’une molécule appelée casomorphine, un puissant opioïde. Or cette molécule peut causer
des dégâts cérébraux et provoquer des troubles du comportement. Des expérimentations animales ont montré que les casomorphines peuvent
provoquer des symptômes similaires à l’autisme chez l’enfant.
Les chercheurs travaillant su ce sujet déconseillent donc aux enfants autistes de boire du lait. Mais quid du lait de
chamelle ? En effet, contrairement à la vache, le lait de chamelle ne contient ni beta-caséine, ni beta-lactaglobuline. En conséquence
de quoi, les buveurs de lait de chamelle sont relativement protégés. De plus, le lait de chamelle contient des immunoglobulines dont on
sait par ailleurs qu’ils ont une structure unique dans le monde animal. Or ces immunoglobulines dépourvus de chaînes légères (voir dans ce
site l’article «Les chameaux donnent leurs anticorps à la science, Une découverte fortuite, pour le bonheur de la médecine et des start-up »),
indispensables pour maintenir le système immunitaire et contribuer au développement cérébral, passent aisément la barrière intestinale chez
les buveurs de lait de chamelle, interagissent efficacement dans les tissus avec les récepteurs actifs, expliquant leur effet positif sur
les maladies auto-immunes.
Les observations réalisées sur des enfants autistes ont montré en effet quelques effets positifs. Les auteurs de ces
travaux de recherche pensent qu’en buvant dès le plus jeune âge du lait de chamelle, les enfants autistes peuvent limiter les lésions
cérébrales dues à la maladie. Pour autant, personne de parle de guérison, ni de « remède » universel valable pour tous les cas. Mais il
y a là une piste à creuser qui se rajoute du reste à l’utilisation de l’animal lui-même comme intermédiaire entre l’enfant autiste et sa
maladie générant une sorte de « camelothérapie » qu’essaie de mettre en œuvre des éducateurs dans le centre de la France. Pour autant, il
ne faudrait pas sombrer dans une croyance excessive en toutes les vertus du lait de chamelle. Toutefois, notons que le lait de chamelle ne
cesse de nous surprendre...
Référence :
Shabo Y., Yagil R., 2005.
Etiology of autism and camel milk as therapy. Int. J. Dis. Human Dev., 4(2), 67-70
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