Le chameau de Crimée
(février 2011)
Il existe une population résiduelle de chameaux de Bactriane en Crimée (actuellement en Ukraine),
probablement datant de la période où les caravanes de la route de la soie venaient jusque dans les ports de la Mer
Noire (notamment le port de Kherson, mais aussi les comptoirs génois et vénitiens qui s’étaient établis le long de la côte).
Les Tatars de Crimée, nomades parvenus dans la région vers le XIIIème siècle, utilisaient le chameau de Bactriane comme animal
de bât, mais aussi pour les autres produits (viande, lait, laine, peau) comme l’atteste Ibn Battuta qui a traversé cette région
en 1332. Guillaume de Rubrouck, le moine franciscain qui partit en Asie Centrale au milieu du XIIIème siècle à la recherche du
mythique royaume du Preste-Jean et arriva bien avant Marco Polo à la cour du Grand Khan à Karakorum (Mongolie) évoque les maisons
nomades des Tatars de Crimée, montées sur roue et tirés par des chameaux de Bactriane. Ceux-ci disparurent presque complètement au
XIXème siècle et il n’en restait qu’une petite population résiduelle, mais ils sont de retour depuis quelques décennies venant
d’autres républiques de Russie (la Kalmoukie comprend une petite population de quelques milliers d’individus) et surtout du Kazakhstan.
Aujourd’hui il existe plusieurs élevages en Crimée à des fins essentiellement touristiques, mais à l’époque soviétique, il existait
même un institut de Biologie qui disposait d’une ferme expérimentale avec quelques chameaux de Bactriane qui s’adaptèrent fort bien
au climat quasi-méditerranéen du sud de la Crimée.
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Chameaux de crimée Photo fournie par l'Institut de Biologie Marine de Sébastopol (W. Malakhov)
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